Coté anglais


John Talbot

John Talbot (entre 1383 et 1396, Blakmere, Shropshire – 17 juillet 1453, Castillon-la-Bataille), baron Talbot, 1er comte de Shrewsbury et de Waterford, baron Furnival de jure uxoris, fut l'un des chefs anglais lors de la guerre de Cent Ans.

Origine et famille

Il était le fils de Richard Talbot, 4e baron Talbot de Goodrich Castle et d'Ankaret le Stange, 7e baronne Strange of Blackmere . Il était issu d'une famille Normande originaire du Pays de Caux, vassale des Giffards. Son jeune frère Richard est archevêque de Dublin et Lord Chancelier d'Irlande.

Son père décède alors que John n'a que neuf ans. Sa mère se remarie en 1401 avec Thomas Neuville, Lord Furnival. Celui-ci aura une grande influence sur John. N'ayant aucun héritier mâle, Neuville donne sa fille Maud en mariage à John qui hérite alors du titre de Lord Furnival et entre au Parlement au nom de sa femme en 1409. Ils ont trois fils Thomas, John et Christopher et une fille Joan.

Après la mort de sa femme en 1422, il épouse en seconde noces Lady Margareth Beauchamp avec laquelle il a cinq enfants John, Louis, Humphrey, Eleanor et Elizabeth.

Il est aussi père d'un enfant illégitime, Henry qui est capturé par le Dauphin de France en 1443 alors qu'il suit son père en campagne.

Carrière militaire

Les débuts

La mort de Talbot à la bataille de Castillon. Miniature issue du manuscrit de Martial d'Auvergne, Les Vigiles de Charles VII, vers 1484, BNF

Encore très jeune il combat en Pays de Galles, et se distingue tout particulièrement au siège du château de Harlech en 1409. En 1414, Henri V d'Angleterre le nomme lieutenant en Irlande, mais des différends l'opposent au duc d'Ormonde. En 1419, il débarque en France où il participe à de nombreux combats.

En 1425, il retourne en Irlande en tant que lieutenant pour une courte période.

Les campagnes de France

En 1427, il retourne en France. Au lendemain du siège d'Orléans il commandait la garnison anglaise de Beaugency, forte de 500 hommes. Il devint commandant en chef des troupes anglaises après l'affaire de Jargeau, où Suffolk s'était laissé prendre (1429). Le 18 juin 1429, il combattit à Patay où il fut vaincu et capturé, puis échangé au bout de quatre ans contre Jean Poton de Xaintrailles ; il eut bientôt l'occasion d'user de la même courtoisie à l'égard de son libérateur. Il évita les trop gros affrontements lors de la décennie qui suivit. Il tenta de nombreuses petites batailles.

Aux alentours de Rouen en 1436, il vainquit La Hire et Xantrailles, puis poursuivit plus au Sud et à l'Est en écrasant une force de Bourguignons. En 1439, sa victoire sur Richemont lui ouvrit les portes d'Harfleur qu'il prit un an plus tard. Mais ce ne fut que barouds d'honneur, actions retardatrices et occupations temporaires, car ses forces étaient bien maigres et les armées françaises réoccupaient tous les territoires temporairement perdus.

L'Achille anglais

En 1445, Henri VI, en tant que roi de France, le nomme connétable de France.

Il est rappelé en Normandie en 1450 au moment où Caen et Rouen sont gagnées grâce à l'artillerie de Jean Bureau et Talbot, très âgé, est fait prisonnier. Charles VII le libère contre sa parole de ne plus porter les armes contre lui; il tiendra parole bien qu'il continue à diriger des armées anglaises contre les forces françaises. En 1451, Charles VII prend Bordeaux mais les Gascons se révoltent et en appellent au roi d'Angleterre qui envoie un petit corps expéditionnaire sous le commandement de Talbot. Il arrive sous les acclamations de la population qui le surnomme "Roi Talbot". En quelques semaines, il reprend la Gironde avec le titre de "lieutenant-général de la Guyenne" mais les Français contre-attaquent à Castillon au printemps 1453. John Talbot souhaite attendre avant d'attaquer, mais les Bordelais inquiets pour les vendanges le somment d'attaquer rapidement. Il charge le camp retranché des Français et leurs 300 canons lui répondent. Il reçoit un coup de couleuvrine qui tue son cheval et lui brise la jambe. Il est achevé par des archers bretons qui ne l'ont pas reconnu car il ne porte ni arme, ni armure pour respecter son serment fait au roi de France. Le lendemain, il est porté à la chapelle Notre-Dame-de-Colle qui se situe à côté du champ de bataille. En apprenant sa mort, le roi de France Charles VII aurait dit: " Dieu fasse merci au bon chevalier". En 1493, il est inhumé à Whitchurch dans le Shropshire.

Il reçut successivement les titres de comte de Shrewshury, de Wexford, de Waterford en récompense de ses faits d'armes.

Un piètre tacticien

Militaire brillant, il est surnommé "l'Achille anglais". Il est reconnu à son époque comme le meilleur général d'Henri VI.

À l'inverse de son rival John Fastolf, Talbot fut un tacticien controversé. Selon Thomas Basin, il fut un homme courageux, mais les deux grandes batailles qu'il a livrées, la bataille de Patay et la bataille de Castillon furent des désastres. Beaucoup plus efficaces furent ses raids et les escarmouches qu'il lançait par surprise, provoquant une terrible incertitude chez ses ennemis. Il attaquait sans cesse et vainquait les petites troupes françaises qu'il rencontrait. Le connétable Richemont le craignait pour son énergie mais d'autres le jugeaient trop téméraire et belliqueux, tentant beaucoup d'assauts qui n'eurent aucune influence sur la guerre autre que la perte d'hommes des deux camps et le retardement du dénouement.



John Fastolf

John Fastolf est un militaire anglais issu d'une famille noble du comté de Norfolk, né en 1378 et mort le 5 novembre 1459. On considère qu'il inspira à Shakespeare son célèbre Falstaff, personnage important des pièces Henri IV et Les Joyeuses Commères de Windsor.

Carrière militaire

Il fit une brillante carrière militaire dans l'armée anglaise.

Il combat en Irlande de 1405 à 1406 sous les ordres de Thomas de Lancastre, duc de Clarence.

En 1413, on le retrouve lors de la campagne de Gascogne en qualité de capitaine de Veires.

En 1415, il exerce le commandement de dix hommes d'armes et de trente archers.

En qualité de capitaine d'Harfleur, il aurait dû participer à la bataille d'Azincourt le 25 octobre 1415, mais il ne le peut, pour cause de maladie.

En 1423 il se distingue au siège de Meulan.

Le 17 août 1424, il est à la bataille de Verneuil, où il gagne 13 400 livres grâce aux prises et rançons qu'il effectue.

Lors de la bataille de Patay perdue par les Anglais le 18 juin 1429, il parvient à s'enfuir.

Le haut commandement anglais lui fait alors porter la responsabilité de la défaite, entraînant sa disgrâce et sa radiation de l'Ordre de la Jarretière.

Il participe ensuite au siège de Pouancé en 1432 aux côtés de Jean V de Bretagne.

En octobre 1449, il se distingue au siège de Rouen.

En 1450 il se distingue à nouveau lors du siège de Caen.

En 1417, il est nommé gouverneur de Condé-sur-Noireau

En 1418, il prend le château du Bec-Crespin (Saint-Martin-du-Bec).

En 1420, Henri V d'Angleterre le nomme gouverneur de la bastide de Saint-Antoine à Paris.

En 1422, Jean de Lancastre, duc de Bedford fait de lui le grand maître de sa Maison.

Sous Henri VI d'Angleterre il est nommé lieutenant du roi pour la Normandie.

Il passa quarante ans de sa vie à combattre les Français sur la terre de France, il passe pour être un des meilleurs spécialistes du combat par ses contemporains. Il fut un fin théoricien dans l'art de la tactique militaire.

Décès

Il mourut à Caister-on-Sea le 5 novembre 1459. Il fut enterré aux côtés de sa femme Millicent, dans une aile construite à cet effet, à l'abbaye Saint-Benet dans le Norfolk.